vendredi 27 février 2009

Le Mexique c’est freak

Je baladais mon grand corps souple de mâle solitaire sur la promenade de Campeche, quand, interrompant mon numéro de prince pirate, une joyeuse équipée indifférente à mon tourment secret me dépassa pour s’engouffrer sous le porche du stade municipal.

Je suivais cette piste depuis l’autre bout de la ville où j’avais pris soin de garer le carrosse, guidé par la mauvaise musique de foire qu’entrecoupaient les gloussement hystériques de deux chihuahuas cocaïnomane (dixit dédé).

C’était plein de la fosse aux gradins. Une scène immense était dressée avec sur le dos une imposante pyramide à double escalier, des palmiers géants tout autour et tout ce qu’il faut de plumes pour qu’un carnaval soit vraiment réussi. Les artificiers se tenaient prêts devant les canons à paillettes et les rangées de « Oh la belle bleue », guettant, le pouce sur le détonateur et la bave aux lèvres, le signal du déluge.
Le maire et tout le corps municipal s’étaient déplacés, c’est que la télé était là aussi.

J’étais un peu en retard mais juste à temps pour le clou de la soirée, l’élection, que dis-je, le couronnement du roi mais aussi et surtout de la reine du carnaval.

La sono se tait. Roulement de tambour ; chacun avale sa cacahuète et la foule retient son souffle. On annonce, dans le silence assourdissant des décisions historiques le nom du vainqueur.

C’est alors que, au milieu de ce que je cru être le jugement dernier du Grand Pantecrator quand ce n’était que la reconstitution méticuleuse du Big Bang primordial, d’un épais rideau de fumée s’avançe avec une majesté toute fraîche ce qui n’est encore qu’une ombre. Acclamée par une foule en délire et indifférente aux coups de matraque car elle tentait de monter sur la scène, le nouveau roi nous apparait dans son fauteuil roulant.

Le roi du Carnaval, un handicapé? Pourtant pas d’erreur possible, les milliers d’adorateurs continuent de se rouler par terre en scandant dans un rythme plus ou moins salsa le nom du grand emplumé qui se trémousse béat sur son trône à roulette.

Un peu sceptique je ne voyais pourtant qu’une seule explication et elle blessait une fois encore ma belle fierté de français boursouflé d’humanisme. Les Mexicains dans leur infinie tolérance avaient fait fi de l’handicap pour ne voir que l’homme derrière le siège à roulette. Bravo !

Mais un nouveau roulement de tambour vint interrompre la splendeur de mes raisonnements analytiques. On se préparait à voir la reine, enfin j’allais voir un peu de maillot de bain !

Chacun s’étrangle avec son pop-corn et la foule retient son souffle. On annonce dans le silence assourdissant du séducteur face à la déclaration d’amour le nom du vainqueur.

C’est alors que, au milieu de ce que je cru être une attaque des forces gouvernementales à la bombe à phosphore quand ce n’était qu’une offensive des guérillas sécessionnistes sous LSD, émergeant d’une explosion bariolée de plumes et de confettis, nous apparus dans toute sa duveteuse fluorescence la reine. Ca clochait encore. Je n’était pas assez loin pour qu’elle fut aussi petite et puis mon Dieu que de rondeurs ! Je zoom et surprise, sous les froufrous une trisomique.

Ca faisait beaucoup. Pour un freak show le public me semblait trop familial et la mise en scène trop soignée. Mais le spectacle reprend et entourés de dizaines de jeunes danseuses nues si ce n’étaient la plume et les noix de cocos, le couple royal se déhanche. La reine se trémousse de façon assez sexy, plutôt existante je dois dire alors que le roi manque de tomber dans la fosse, la faute au lézard géant du tableau final.

Encore une belle soirée sous les étoiles mexicaines…















Sinon:
on a plus que 4 écrous par roue,
Les freins ont explosés mais ça va mieux,
Un passant maladroit a heurté la vitre conducteur et est partit avec mon téléphone et l'appareil photo...
Mais le guacamol soigne les blessure du coeur

ps: la chronique est un peu dépassé mais elle était si longue...
Des nouvelles récentes bientôt promis

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