samedi 29 novembre 2008

Vigilance Citoyenne

Vendredi 28 novembre

La semaine de Thancksgiving n’en est pas une comme les autres. C’est avant tout l’occasion pour chaque clan de se réunir.
J’étais donc comme presque chaque soir en train de me préparer à dîner quand surgit la police. Je n’étais pas sensé être où je me trouvais. On contrôle tout. Permis, carte d’identité et passeport mais je ne lui en veut pas, c’est vrai que je n’ai la même tête sur aucun. J’explique, je raconte. Bref ça se passe et il m’accompagne jusqu’à un camping le plus proche.

Je l’avais mauvaise. J’évite les campings dans la mesure où ils me font payer comme si j’avais une tente alors que je n’ai besoin que d’une place de parking mais passons.

Heureusement ! Thanck you officer ! Que n’aurais je raté !
Parce que la semaine de Thancksgiving n’en est pas une comme les autres, j’ai d’abord cru arriver au milieu d’une armée en campagne. Des feux par centaines.

Comptez un feu par clan mais attention à la déformation nationale : on ne parle pas ici de « camping » à la française avec le camembert et le rouge bonne franquette. On vient ici avec sa maison. Des buffets chauds et froids sont dressés. Une étagère hauteur d’homme est prévue rien que pour les condiments.
La musique, la télé parfois font partie du décor. On lie le tout avec des guirlandes multicolores. Les bords de Marne… Cette ambiance de fête, joyeuse et bariolée fait furieusement musette. Qu’on se le dise, la musette n’est pas morte, elle a juste traversée l’Atlantique.

Mais, figurez vous, qu’à l’instant où j’écrivais ces dernières lignes, un autre police officer est venu me trouver. On toc à ma porte…
« Hello sir » patati patata.
Et c’est reparti pour un tour. Celui-ci est plus pointilleux. Il veut vérifier le numéro de série du véhicule et le voici torche à la main sous le camion.
On en vient à bout.
Alors ? Pourquoi ma gueule ? Il y a mille feux qui m’entourent et sans doute déjà autant d’ivrognes, alors pourquoi moi ?
Et bien tenez vous mieux, j’étais trop calme, ça a paru suspect.
Pour ma part je crois à une dénonciation calomnieuse de mes voisins. On voit ici comme chez nos amis suisses ces panneaux « Vigilance citoyenne »…
M’en vais brûler quelques tentes.

vendredi 28 novembre 2008

Jeudi 27 novembre

Happy Thancksgiving !!

















C'est là que j'habite :)














et là aussi...

Ai vu :
- Une femme, avec des poils au menton et seulement deux dents. C’était très laid et très drôle.
- Des poissons sauteurs
- Des ratons laveurs et un genre de marsupial écrasés.

Je vais vous parler de l’Amérique, une fois n’est pas coutume.
Pour faire court je vous dirais que tout me plaît. Tout y est à son avantage au point que se pourrait-il...
Se pourrait il que villes et village, routes et chemins, prévenus de mon arrivé se drapassent de diners illuminés, de panneaux multicolores et de guirlandes fluorescentes ? Se pourrait-il que l’on déplace, sans doute à grands frais, toutes ces biches au fur et à mesure de mon parcours ?
Tout y est beau disais-je. Même ces routes qui paraissent si ennuyeuses en vidéo sont d’un charme discret certes mais ininterrompu. Ces diners, entre le restaurant routier et le PMU puisqu’ils jouent de rôle d’espace social, ces diners je les adore ! Tout poisseux soient-ils !



















J’ai été accueilli hier soir chez une famille tout ce qu’il y a de plus américaine (cf photo) donc tout à fait adorable. Ils viennent en France fin décembre. Qui veut travailler son anglais tout en découvrant une culture étonnante et qui peut loger 4 personnes ? ☺

mardi 25 novembre 2008

Nugget

lundi 24 novembre 2008

1 moi déjà et je me rend compte que ce récit est tronqué. Il lui manque sa majuscule, il vous manque mon arrivé sur le sol américain.

Ainsi donc voici, face à face héroïque qui n’est pas sans rappeler les plus belles heures de la chasse au tigre à l’opinel, dans le rôle du touriste votre serviteur, et dans le rôle du douanier un nugget de poulet.

Tout avait été trop bien… J’avais été surclassé en Affaire et en fait de voisin j’avais eut droit à une charmante voisine. On ne comprend souvent la ruse qu’une fois le piège refermé.

Déjà au départ j’aurais dû me méfier… Faut dire que j’avais fait les choses à ma façon en ne prenant qu’un billet aller. « oulala » m’avait on prévenu à Roissy. « oulala le moi dernier ils nous ont en renvoyé un dans le même cas que vous. C’est vous qui voyiez »
C’était tout vu ; l’aventure c’est l’aventure comme l’a si bien chanté Johnny.

Le nugget « hey »
Moi « hey »
Le nugget « whatareyoudoinghereholidaysorwhat ? »
Moi « sorry… ? »
Ca commençait mal. Il a doucement relevé la tête. Sous la visière se lit l’absence totale de compassion. Là je sent que je suis mal parce qu’il attaque direct par la question piège :
« What are you doing in France ? »
« project accelerator » J’ai compris trop tard mon erreur. Le silence se fait dans l’aéroport.
On est tous les deux embarrassés.

Je tâche d’expliquer de façon claire et concise la chose, exploit qui même en français et avec l’expérience des années reste fort rare.
Ma prestation a du plaire car c’est fort poliment qu’il m’invite dans une salle à part pour poursuivre plus commodément l’entretient. VIP !
Nous y voilà.

On me fait remplir de nouveaux formulaires, d’autres que j’ai déjà rempli mais ce n’est pas grave me dit on, recommencer. Et là je sent le test psychologique car je n’ai ni support ni crayon! Ils me surveillent à la vidéo! Ils veulent me tester !
Et bien tenez vous bien, sans coup férir, je me suis levé et ai demandé un support et un stylo au guichet. Je pouffais intérieurement d’avoir été aussi bon. Je suis sûr qu’ils n’en revenaient pas derrière leur écran. En un mot je devenais cinglé.

Nous sommes ensuite passé à l’exercice des questions réponses. Ce n’était pas tout à fait régulier parce que mon nugget à casquette, se sentant sans doute en difficulté avait fait appel à une de ses relations, spécialiste en guerre psychologique. Mais bon j’aime le challenge leur ai je dis et on a commencé. Apre. Apre est la vie, âpre, âpre, âpre.
Et le nugget de conclure :
« et bien allons voir votre valise ».

Un peu d’air… Ce devait être un moment sans questions, 10 minutes à moi pour faire le point, reprendre mes esprits, réviser mes notes mais il n’en fut rien car point de valise.

Au fur et à mesure que le tapis s’éclaircissait, je sentais le poids des regards sur ma nuque devenir plus pressant. j’étais pourtant sûr d’avoir une valise…

Mes gardiens se disputaient déjà la place du bourreau quand une fringante quadragénaire, ohh toi que je n’oublierai jamais, s’est pointé et a hurlés d’une voix stridente mais qu’elle était douce en ces moments crispés : « Mister Bore ?? »
« Yes !? »
« votre valise a été perdue elle est à Détroit. »

C’est trop beau ! ma valise était perdue j’étais sauvée !
Les deux qui font la paire sont un peu déçus mais n’ont pas dit leur dernier mot. Qu’à cela ne tienne, on retourne dans la petite salle.

Je ne crois pas avoir jamais eu plus peur de ma vie qu’à cet instant, sauf peut être lors de mon interpellation par l’armée grecque à la frontière Géorgienne, Lucie peux vous en parler.
Ils m’invitent à les rejoindre dans un petit coin sombre en enfilant, chacun, une paire de gants verts en caoutchouc. Est ce le bruit du caoutchouc qui claque ? Est ce le vert clinique ? Toujours est il que je me retourne. Est ce bien moi qu’on appelle ? personne dans la petite salle et visiblement mon hésitation les agacent. Je m’avance un peu pâle.

Et bien toute ces précautions pour ouvrir un sac de voyage ! On sort tout, on me fouille. On questionne à nouveau sur mes cartes de visites, qui est ce ? Sur les photos. On consulte mes textos : papa j’ai le regret de t’annoncer que ton joli message d’adieux n’est plus un secret pour les forces de polices américaines. Puis vain l’heure des livres. Mon sac de voyage était ma bibliothèque, précieux amis quand la nuit tombe à 5 heure. Il a fallu que je leur fasse l’article pour chacun.
« et ça ? »
« C’est Montaigne, un auteur français du 16eme siècle »
« Ca parle de quoi ? »
« des choses de la vie »

je ne suis pas sûr que Robert retienne ma présentation mais ça eut l’air de suffire sur le moment.
Ils ont tout rangé très gentiment et m’ont laissés partir après cela.
J’étais bien fatigué mais j’avais passé l’épreuve haut la main, j’étais sur le sol américain, l’aventure pouvait commencer.

lundi 24 novembre 2008

En vrac

Lundi 24 novembre
Cela fait donc un moi que je suis partit...
Voici en vrac les vidéos deNashville :) et quelques photos

ci-dessous deux de mes coloc.




























J'adore ces ambiances de fast food... Ce sont les néons qui font toute la mélancolie et la poésie de ces endroits atemporels.




















samedi 22 novembre 2008

Un peu de Musique

Mon immersion en pays américain prends des aires de régression. Je suis revenu à mes 20 ans, je suis Garp (le monde selon Garp, John Irving).
Si mes chaleureux colocataires sont tous des belles bêtes, j’ai l’air du benjamin de la bande alors que j’ai à peu près 10 ans de plus que tout le monde, ce n’en sont pas moins de grands ados. Le programme vous le devinez ; grasse matinée honteuse, petit dej vaseux au coca pour attaquer derechef la guitare ou la console. Saupoudrez de mariejane, ponctuez d’aller-retour au fast-food, les horaires ne compte pas, et vous aurez mes dernières journées.
Mais enfin ! Je ne peux pas partir sans mon concert de country ! J’ai droit au bar poisseux ! J’ai droit à la douce torpeur du bourbon ! J’ai le droit à l’infini plaisir de voir se trémousser de grands garçons déguisé en cow-boys (même pas déguisé d’ailleurs) en se tenant pas le petit doigt !

mercredi 19 novembre 2008

mais encore...

Je vous ai pas dis mais je fais à mes heures du couchsurfing. Mais qu’est ce donc que le couchsurfing me direz vous? www.couchsurfing.com, on rentre sa destination et la machine nous pond un canapé susceptible d’accueillir votre carcasse. C’est très utile pour :
1) dormir bien au chaud
2) prendre une douche
3) papotter avec des gars du cru et ça, quand on est au cœur de la meule, ça vaut tout l’or du monde je vous raconte pas.

Allez je vous raconte : Mon premier canapé fut celui de Leah. Prof d’espagnol en primaire et au lycée. Bref Leah n’était pas très rassurée malgré tous mes sourires, c’était notre première fois à tous les deux, nous étions dans nos petits souliers.
Ca été plus fort qu’elle et tout a été très vite. A peine rentré dans le salon elle m’a demandé ma carte d’identité.

Ce soir j’ai atterri dans une maison pleine de chevelus barbus. Des musiciens, des rockers de Nashville. Pour l’instant on répète pour la grande célébration (demain)« zombie bazooka » avec tous les groupes du quartier. Là ! dans le salon ! Du coup je reste un jour de plus…
Pour plus d’infos : myspace.com/zombiebazookapatrol

La forêt sacrée

mercredi 19 novembre 2008

Je me réveille. Il y a comme un bruit dehors.
L’oreille se dresse et le museau pointe. On gratte. Quelqu’un gratte la voiture avec une spatule ? A 3 h du mat en plein milieu de la forêt magique des dinosaures !
Je jette un coup d’œil au carreau.
Ce sont des biches… Deux biches alléchées par le sel, reste des routes enneigées, qui lèchent consciencieusement la voiture. Toute deux, partie de l’avant, se répartissent le boulot de nettoyage car rien de doit rester : la plus petite s’occupe des marchepieds et des pièces de carrosserie, la plus grande des fenêtres et des rétroviseurs.
Le sourire béat faisant place au bâillement, je tente de les déloger. Pas moyen. L’addiction est trop forte. Je les imagine un moment la langue collée à la voiture par le froid… hé hé ma vengeance serait douce. Mais les râpes continue et j’en prend mon partit.
Au matin elles ont à peine terminée. Je sors. Au bruit métallique de la portière la grande effrayée s’écarte de quelques pas. La petite me regarde.
Le van est nickel ! Tout propre ! Il brille dans le soleil du petit matin.
C’est alors que se produit une chose incroyable que seul mon peu d’affinité avec les choses de la foie m’oblige à ne pas qualifier de miracle. La petite biche, qui avait l’air si craintive avec ses grands yeux qui disaient « ne me tuez pas ! ne me tuez pas ! », cette petite biche là s’avance vers moi et, dans toute la solanéité de la forêt magique des dinosaures, me tend, à moi, sa petite patte.
J’ai réalisé qu’on était aux Etats-Unis, je lui ai filé deux dollars.



Salut le Kentucky !!

mardi 18 novembre 2008

Dimanche 16 novembre

Il neige !
Un bon truc de trappeur si vous avez froid… Enfilez votre pull par les pieds !
Fraîchement on se les pelle sévère... Les nuits sont corsées. Le bonheur.

lundi 17 novembre 2008
RAS
Ai terminé Fante et Bukowski. merci baby.
A la demande de mon frère Tarmin la Soudure, encore une photo du van

dimanche 16 novembre 2008

Samedi 15 novembre

Samedi 15 novembre

Ce matin je suis allé voir le BigGim qui m’avait accueilli le soir passé. Il était en train de pêcher. Ca devait pas être de la bonne vu qu’il relâchait tout ce qu’il prenait. Pour les frère je dirais que je suis au paradis de la truite ! On croise beaucoup dans ces contrées de ce genre d’homme avec de très grandes jambes en caoutchouc et de tout petits corps. Bref, il est sorti de l’eau, son pote s’est ramené, il m’a proposé une bière, une Budlight, j’ai refusé, une Bud… non mais des fois ! Et puis on a échangé les questions d’usage :
- lui regardant mes plaques : California ?
- Moi : Nan je ne vis pas en Californie.
- Eux : Ah ouais on se disait bien que t’avais pas une tête de californien !
Alors on a bien ris. Franchement c’était franc et assez viril. Pas peu fier de moi.
Mais à quoi peu bien ressembler un californien ?

Je me rend bien compte que mon « thanck you » est encore un peu aigue, pas tout a fait ridicule mais très loin de mon beau « merci » français, âpre langoureux et parfait à la fois.

Aujourd’hui sandwich au rosbif. Si si…
Ca s’appelait French Dinner ☺



Je sais c'est un peu chiant c'est vidéo de route mais c'est tout a fait ça.
Bien à vous

Chronique baladeuse

Salut à tous ;
Je vais tâcher de tenir une chronique de ce périple pour partager avec vous un peu de ces rencontres, de ces interrogations qui surgissent. Je m’en tiendrais aux faits et seulement aux faits pour vous épargner les molles turpitudes de mon esprit vagabond.

Ce matin du vendredi 14 novembre, je me suis arrêté à Cumberland Pennsylvanie. Une voie de chemin de fer partage la ville en deux. La partie Sud abrite le centre ville et sa rue piétonne. J’y prends mon café matinal, il est 10h. Assis contre la vitrine je regarde les voitures et les rares passants.

10h05 c’est un désatre. Ils sont gros et tristes. C’est la misère en complet camouflage et casquette fluo. Misère sociale. C’est la cour des miracles sans les miracles. Les vieux qui tournent en rond presque sur place, les boiteux, les gueules cassées. Ca fou un sacrée coup à l’optimisme, ma bonne humeur vient de se dissoudre dans mon double expresso

Le pays le plus puissant du monde… Il y a quelque chose des films de zombi dans ces visages, dans ces démarches grotesques. On croise un regard, un grand sourire vient illuminer pour un instant le mort vivant. « hey how you’re doing ? » et puis c’est fini.
A quoi les américains rêvent ils donc ?



Dinner sur le bord de la route. L’odeur de friture âcre et épaisse se loge instantanément au fond de la gorge pour ne plus en bouger. Menu du jour : hamburger sauce barbecue avec des champignons, salade de pomme de terre en accompagnement. 5 dol. Crispations abdominales instantanées.



un bout de route ensemble?