lundi 16 mars 2009

Le short jaune

Je vous parlerais ce soir des barrages mexicains.

Enfin ! Enfin un peu d’hydrologie, enfin des calculs de résistance, enfin ça va turbiner un peu doivent se dire les plus irresponsables d’entre vous ou les plus géologues ou les deux comme Gauthier puisqu’il vient d’être papa.

Et bien non hélas car ce sont des barrages routiers dont je veux vous entretenir, de ceux dresser par l’armée ou la police fédérale dès que le temps est au pic nique c’est-à-dire à peu près du lundi au dimanche sous ces latitudes sauf les jours de matchs.

A propos de match je ne résiste pas à vous narrer une histoire qui, si elle déflore un peut de l’intimité de mon père en vous le montrant sous un jour qu’il préféra cacher sous un silence de plomb pendant près de 30 ans, a le grand intérêt de bien me faire rire. J’espère qu’elle vous plaira aussi.

Ainsi donc mon père jouait au foot dans sa jeunesse. Il jouait aussi au tennis, assez bien paraît-il mais cela n’a aucune importance sur le plan du récit qui va suivre.

Viens le dimanche, jour des rencontres. Le stade gronde. Houleux et bariolé on le sent sous les effets conjoints des vapeurs d’alcool et de l’enjeu près à exploser.

Mon père tenait sa place.
Incertain jusqu’au dernier moment, de récentes histoires d’arbitrage ayant terni sa splendeur, il tirait avec tant de hargne et de force qu’on l’appelait le « fou de balistique », l’entraîneur avait tout de même choisi de lui laisser une dernière fois sa chance et l’avait reconduit à son poste.
Il s’agissait de pas faire le couillon.

Moulé impeccablement dans son short jaune il est de toutes les actions. Il agite dans une frénésie de transe vaudou ou de calligraphe japonais sous acides ses deux grands pinceaux pour écrire sur le gazon vierge son histoire qu’il veut héroïque.
Devant, vif et puissant, il attaque sans relâche mais que l’adversaire passe à l’offensive et le voilà derrière à aider les copains. Il organise, soutient, encourage.
La sueur lui coule au front, il est beau et il ne le sait même pas.

Alors que s’est il passé ?
Tout allait bien pourtant. Son équipe menait à la marque, son entraîneur oubliait doucement ses déboires passés, les groupies gloussaient à chacun de ses passages côté tribunes et il venait de faire une faute passée inaperçue, l’arbitre se remettant doucement de la réunion annuelle des amateurs de poire Williams.

Alors que s’est il passé ?
Est ce son honneur de gentilhomme qui ne pu souffrir une tâche de gazon ?
Est ce l’habit noir de l’arbitre qui, lui rappelant la tenue sacerdotale le ramena au temps des offices encensés et de la culpabilité ?

Toujours est-il qu’il craqua une fois encore et alla tout raconter à l’arbitre !
« Monsieur j’ai commis une faute, aveuglé par la fureur et le goût du contact, je mérite d’être puni. Entre nous il me semble qu’un carton jaune serait opportun, à la rigueur un coup franc. »

Ce fut son dernier acte de bravoure puisqu’il fut promptement congédier par l’ensemble de l’équipe pour qui s’en était trop à grands coups de crampons dans le short jaune tout moulant qu’il était.

Si je vous ai raconté cette anecdote c’est que moi aussi, quand je ne me fais pas arrêter par l’armée à un check point, je m’arrête malgré tout histoire d’être sûr qu’il ne s’agit pas d’une erreur de leur part .

Quand on est bien élevé c’est pour la vie.



Sinon je suis à Austin pour le Festival de musique... C'est pas mal :)

4 commentaires:

  1. allez tu mérites bien encore un bisou
    greg

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  2. coucou val! elle est marrante ton histoire, ça me fait penser à celle de mère qui dans sa jeunesse trouve un billet de 50 francs dans un supermarché et qui par politesse le ramène à l'acceuil .C'est pas mal non plus !!?a très vite bisous amandine

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  3. Peux-tu me dire pourquoi je suis obligé de fouiller le mail d'Elsa pour trouver l'adresse de ce blog?
    Moi qui me faisait un sang d'encre à l'idée de ne pas avoir de nouvelles, je m'aperçois que je suis en train de rater la plus belle épopée depuis Ulysse racontée par Omer.

    Ca fait plaisir d'avoir de tes nouvelles et de me dire que je vais passer la journée de demain à lire tes histoires.

    En même temps, c'est pas malin de faire ça parce que j'ai tout de suite envie de partir avec femme et enfant à l'autre bout du monde.
    On pourrait déjà partir te rejoindre quelque part pour commencer.

    Allez je ne vais pas écrire un roman, je suis fatigué et je vais aller me coucher. J'ai envie de te dire que je suis très content d'avoir de tes nouvelles et que tu nous manques. Grosses bises.

    Thibault

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  4. Dis, Val... Tu rentres QUAND ???? Adam a 8 mois aujourd'hui, il a 4 dents et a très envie de revoir son parrain des amériques !!
    Et nous aussi !!!!
    Bises,
    Laure

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