dimanche 8 mars 2009

Atitlan

Le Guatemala fut la terre de toutes les aventures à cause ou plutôt grâce à la mauvaise carte daltonienne qui fit fi de la nomenclature internationale et des conventions communément admises relatives à la représentation des autoroutes et des sentiers à mules.
Les surprises furent donc nombreuses et cahoteuses avec du liquide de frein sur les côtés.

Nous étions à Antigua, ancienne capitale de l’empire colonial espagnol, quant, au levé du lit, alors que Phébus darde de ses premiers rayons les milles dômes si blanc des églises en ruines, alors que nous nous apprêtions à fouler du pas franc des français les rues de « la plus belle ville d’Amérique centrale », à ce moment précis donc on s’aperçoit que la vitre conducteur n’est plus à sa place, c’est à dire sur et non pas sous la portière.

Nous avions déjà changé une roue la veille, avec écrasement des écrous, ca commençait à faire beaucoup.

Nous partons donc changer la vitre…
Elle est là l’aventure mes amis ! Trouver une vitre de Chevrolet édition 89 au milieu du Guatemala et sans parler la langue de Shakira ! C’est l’école de la patience, je vous assure.

Après seulement un demi tour, qui est l’unité de l’égarement, nous échouons, cahin-caha, dans une ville du bout du monde, tout entière dévouée au culte du cylindre et de l’arbre à came et, au milieu des carcasses éventrées et des échoppes crasseuses, miracle, nous finissons par dénicher la vitre sus décrite. Démontage, remontage et retour à la ville…

Il faudrait une chronique complète pour Antigua et, vous l’aurez, remarqué, je suis plutôt avare de nouvelles en ce moment donc je vais faire l’impasse. Je devine mes urbanistes préférées désolées et j’en suis navré, je promet solennellement un beau récit en couleur dès mon retour.

Nous repartons donc sur la route qui a toujours faim tant elle englouti de voyageurs, quand, soudain, à l’heure ou Phébus commence à exagérer avec ses rayons à la con, mais oui, c’est bien lui, un nouveau bruit, de la famille des tacatacatacs avec léger cahot toutes les deux mesures.

Par chance nous étions revenu sur nos traces dans la Babel de ferraille. Le verdict fut sans appel : il nous fallait changer tout le train avant.

Nous convînmes que changer le pneu déformé suffirait et nous revoilà repartit à la recherche d’un pneu Bridgestone, modèle 275/15R… Et nous trouvons un Dunlop 275/15R ! C’est un petit miracle mais quant on en tient un faut pas le lâcher.

Nous repartons… Ou plutôt nous partons enfin car depuis le matin nous avions finalement peu avancé.

Face à nous 2800 mètres de dénivelé d’une route dite « en gruyère » c’est-à-dire avec autant de trous que de poussière. Une poussière blanche et fine que soulève à chaque passage les centaines de camions lancés à tombeaux ouverts. On y voit pas à 5 mètres, les phares zèbrent la nuit. Les épais nuages et l’odeur acre que dégage les gros diesel finit de donner un air de fin du monde à notre ascension.

Pas moyen de rouler doucement, on pousse derrière et me fiant au vieille adage du routier qui dit en substance que le plus gros à toujours raison je file au rythme des semi-remorques au risque de laisser mes essieux à chaque trous d’obus.

A l’issu d’un combat titanesque et d’une concentration de chaque instant, nous arrivons finalement à la ville carrefour, perchée tout la haut, dans les nuages et lumières blafardes. Une brume immense nous enveloppe, tout est blanc, blanc de poussière accumulée et de brume magique qui s’étirent entre les pointes des volcans.
Sur le toit du monde, on mange, on fume et on boit.

La redescente ne s’avère pas moins périlleuse. La route est meilleure mais freiner les 4 tonnes du camion sur 2000 mètres requière quelques précautions. La dernière fois le liquide de frein s’est mis à bouillir et les freins ont lâchés heureusement à la fin ! On fait des pauses, j’use du frein à main et j’apprends in extremis l’usage des vitesses secondaires qui enfin permettent le frein moteur.
On arrive tard dans la nuit au lac Atitlan. La brume est toujours là.






le Chiapas...








1 commentaire:

  1. Montée, descente, hallucination colorée, brouillards... VOUS PRENEZ BEAUCOUP DE DROGUE ?

    Bon trip

    loj

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